La règle traditionnelle « le masculin l'emporte sur le féminin » a longtemps été l'outil dominant de notre langue, mais cela n'a pas toujours été le cas. L'écriture inclusive vient bouleverser cet équilibre en nous offrant une nouvelle palette pour exprimer la diversité des genres. Chaque mot devient une opportunité de refléter une réalité plus juste, loin des seuls points médians ou des formulations complexes. Cet article va éclaircir ce concept, en explorant ses origines, ses objectifs, ses principes et son influence dans la communication digitale. Destiné à ceux qui cherchent à comprendre l'inclusivité linguistique ou à enrichir leurs écrits, il vous aidera à mieux appréhender les enjeux de cette pratique.
L'écriture inclusive, ou écriture épicène, cherche à équilibrer la représentation des femmes et des hommes dans notre communication écrite. Celle-ci évite les formules qui, souvent sans qu'on y pense, mettent le masculin en avant. Elle va plus loin en incluant également toutes les identités de genre. L'idée, c'est de bâtir un langage qui soit le miroir d'une société, sans se heurter à des expressions qui érigent des cloisons ou propagent des stéréotypes. L'inclusion et la parité sont au cœur de cette démarche.
➡️ Exemple : au lieu de dire « les enseignants ont préparé le cours », on pourrait écrire « les enseignant·e·s ont préparé
le cours ».
➡️ Exemple : au lieu de dire « les médecins », l'écriture inclusive propose des alternatives comme « le corps médical »
ou « l'équipe médicale ».
L'écriture inclusive a vu le jour dans les années 70 et 80, portée par les mouvements féministes et des droits civiques. Ce n'est pas le fruit d'une seule personne, mais d'une collaboration collective pour rendre la langue française plus inclusive. Des militantes et des linguistes ont introduit des pratiques comme le point médian (ex : « étudiant·e·s ») pour refléter la diversité des genres. Leur but ? Promouvoir l'égalité et lutter contre les discriminations. Aujourd'hui, cette démarche est soutenue par de nombreuses communautés militantes et organisations sociales.
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En France, fin 2023, une loi restreint l'écriture inclusive dans les documents officiels. Un vrai coup de théâtre ! Alors que les ministères et les mairies doivent ranger au placard la rédaction inclusive pour leurs publications officielles, la musique n'est pas la même ailleurs. Aujourd'hui, certains établissements supérieurs l'adoptent pour les supports pédagogiques. Elle est aussi utilisée par des entreprises engagées dans des politiques de responsabilité sociale (RSE), ainsi que par divers médias et sites web visant à promouvoir l'inclusivité et à toucher un public diversifié. Enfin, les communautés militantes et féministes voient dans l'écriture inclusive un outil pour lutter contre les discriminations et promouvoir l'égalité des genres.
Même si l'écriture inclusive est maintenant bannie dans certains domaines, le débat est loin d'être clos. En fait, il est toujours enflammé, chacun ayant des opinions bien arrêtées sur le sujet.
L'objectif de l'écriture inclusive est de faire bouger les lignes dans notre manière de communiquer, tant à l'oral qu'à l'écrit, afin de créer un pont vers une société inclusive. C'est-à-dire :
Utiliser le point médian, choisir des expressions neutres et alterner les genres dans les exemples sont autant de démarches vers un discours plus inclusif.
Le point médian est une des méthodes utilisées en écriture inclusive pour inclure les terminaisons masculines et féminines dans un même mot.
➡️ Exemple : « les participant·e·s » au lieu de « les participants ou les participantes ».
D'autres alternatives incluent l'utilisation du trait d'union, de la parenthèse ou du slash.
➡️ Exemple : « les participant-e-s aux ateliers sont satisfait-e-s de leur expérience ».
➡️ Exemple : « les élève(s) ingénieur(e)s ont réussi leur examen ».
➡️ Exemple : « les architecte/s sont reconnu/e/s pour leur créativité ».
La formulation épicène privilégie l'usage de termes neutres qui ne spécifient pas de genre.
➡️ Exemple : utiliser « la direction » au lieu de « les directeurs » ou « les directrices ».
La double flexion inclut les formes masculines et féminines dans une même phrase ou expression pour inclure les deux genres.
➡️ Exemple : dire « les directrices et les directeurs ont approuvé le nouveau règlement » au lieu de « les directeurs ont approuvé le nouveau règlement ».
L'accord des genres accorde les adjectifs et les participes passés en fonction du genre du sujet.
➡️ Exemple : « les étudiantes et les étudiants sont content·e·s. »
L'accord de proximité accorde l'adjectif avec le nom le plus proche.
➡️ Exemple : « les enfants et leur mère sont arrivées » (accord avec « mère », le nom le plus proche) au lieu de « les enfants et leur mère sont arrivés ».
Les pronoms inclusifs offrent une option non-binaire pour inclure toutes les identités de genre dans le langage.
➡️ Exemple : « iels » peut être utilisé à la place de « ils » ou « elles » pour parler d'un groupe sans spécifier le genre.
L'adaptation des appellations de métiers, de fonctions et de titres au féminin vise à représenter le genre féminin dans le langage.
➡️ Exemple : « ingénieure » pour une femme exerçant dans le domaine de l'ingénierie, au lieu de « ingénieur ».
L'énumération des termes féminins et masculins en suivant l'ordre alphabétique.
➡️ Exemple : « les étudiantes et les étudiants » au lieu de « les étudiants et les étudiantes ».
L'alternance des genres consiste à utiliser alternativement le masculin et le féminin dans les exemples ou les phrases pour une meilleure parité.
➡️ Exemple : utiliser alternativement « Monsieur / Madame » dans une lettre formelle pour montrer l'inclusion des deux genres.
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Chacune des règles de l'écriture inclusive présente des avantages et des inconvénients en termes de lisibilité, de clarté et d'esthétique sur le web. Le choix de ces règles doit être guidé par :
Les réseaux sociaux constituent un excellent point de départ pour tester et ajuster l'approche linguistique avant de l'étendre à d'autres supports comme le site web, la newsletter et les brochures. Cette démarche permet de se familiariser avec l'écriture inclusive, d'en mesurer l'impact et d'engager le public dans un dialogue sur la communication inclusive. Pour ce faire, considérez les points suivants :
Allier SEO et écriture non-genrée relève presque d'un art ! Les algorithmes des moteurs de recherche s'améliorent pour saisir les subtilités du langage inclusif, mais les termes inclusifs ne correspondent pas toujours aux mots-clés recherchés par les internautes. Voici où intégrer des formules inclusives sans perturber le référencement organique de votre site internet :
Cependant, il est conseillé d'utiliser le point médian avec parcimonie dans les balises titres (title, H1, H2, H3). Écrivez d'abord pour les humains, en répondant à l'intention de l'internaute, après pour les algorithmes de Google. Gardez vos textes clairs, pertinents et faciles à comprendre pour les internautes, car un contenu complexe peut augmenter le taux de rebond. Un site accueillant est pensé pour l'expérience utilisateur, et cela est fortement apprécié par le géant du web. Servez-vous d'outils comme Google Analytics 4, la Search Console pour suivre les performances SEO et ajuster vos contenus.
Une agence SEO peut vous aider à optimiser vos contenus web, en veillant à ce qu'ils soient non seulement inclusifs, mais aussi bien référencés sur les moteurs de recherche comme Google, Bing, et Ecosia.
Les modèles de langage avancés sont des alliés précieux pour intégrer l'écriture inclusive dans vos textes, surtout si vous ne maîtrisez pas encore cette pratique.
Par exemple, vous pouvez demander à un outil comme GPT-4 de réécrire un texte en utilisant des termes inclusifs. Cela facilite l'adoption de cette approche dans vos communications. En utilisant ces outils, vous gagnez du temps et assurez une communication respectueuse et représentative de toutes les identités.
Adopter l'écriture inclusive, c'est un pas vers l'égalité. Nos mots ont le pouvoir de construire un espace où tout le monde se sent accueilli.
Par exemple, quand on parle d'« ingénieure » ou d'« autrice », c'est notre façon de reconnaître et de valoriser la présence des femmes dans tous les domaines professionnels, affirmant ainsi leur importance égale à celle des hommes. Et dans le monde de la publicité, des médias et du marketing ? L'écriture épicène peut augmenter l'engagement en s'adressant de manière directe et personnelle à un public plus large et diversifié.
De plus, elle prend en compte les personnes cisgenres, transgenres et non-binaires en proposant des options de langage qui sortent du cadre traditionnel masculin / féminin.
Enfin, l'écriture inclusive nous pousse à être plus créatifs avec les mots, en explorant de nouvelles formes pour s'exprimer de manière inclusive.
Cependant, cette approche de l'écriture égalitaire présente certains défis.
D'abord, il y a une question de lisibilité : certains trouvent que les textes deviennent plus complexes à « décoder ». Ensuite, la rédaction et la traduction de textes peuvent s'avérer plus ardues. En effet, les règles d'utilisation du langage égalitaire ne sont pas toujours claires pour tout le monde, engendrant des interrogations sur la « bonne » manière de l'utiliser et, parfois, de la confusion.
Cette incertitude s'étend au domaine du SEO, où, à ce jour, Google n'a pas émis de directives officielles concernant l'écriture inclusive.
Enfin, elle n'est pas encore accueillie à bras ouverts partout, rencontrant des résistances ici et là. L'Académie française la considère d'ailleurs comme une altération de notre chère langue française.
L'objectif serait de s'assurer que l'écriture inclusive englobe vraiment tout le monde de manière équitable. Mais, attention, il ne s'agit pas de compliquer les choses. Le langage, c'est notre outil du quotidien. Il doit rester simple et accessible, y compris pour les personnes en situation de handicap, les apprenants de la langue ou encore nos aînés qui préfèrent peut-être les choses un peu plus traditionnelles.
Pour moi, le vrai défi, c'est de savoir si elle peut contribuer à un paysage linguistique où chacun se sent inclus, sans compromettre l'accessibilité du langage pour tous. Ce sujet, c'est une vraie invitation à réfléchir et à discuter, parce qu'il touche à la manière dont on partage nos pensées et nos vies.
L'écriture inclusive, c'est un sujet qui fait beaucoup parler. Elle vise à adapter les conventions linguistiques existantes pour mieux représenter la diversité de la société. Ça intrigue, ça interpelle, et bien sûr, ça soulève des questions : est-ce facile à lire ? Est-ce que tout le monde s'y retrouve ? Est-ce que ça parle à mon audience ? Est-ce que ça rend nos échanges plus riches, plus ouverts ? C'est un peu comme mettre à jour le logiciel de la langue française, en se demandant si tout le monde est prêt pour la nouvelle version. Certains y voient un pas en avant pour l'inclusivité, d'autres se demandent si ça ne complique pas un peu trop la communication.
En fin de compte, l'important, c'est peut-être de garder la conversation ouverte, de peser le pour et le contre, et de voir comment on peut faire évoluer notre manière de communiquer pour que personne ne se sente laissé pour compte. C'est un équilibre délicat entre tradition et modernité, entre clarté et inclusion.
Pour aller plus loin dans votre exploration du langage inclusif, je vous invite à découvrir les ressources suivantes :
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